Plínio Prado


Deux rencontres avec Plínio Prado, philosophe, professeur de philosophie à l'université Paris 8.

Première rencontre : à propos du texte Le Principe d'Université, publié chez Lignes. Un texte bref et offensif, qui s'inscrit dans un contexte : l'application du "processus de Bologne" à l'Université. Pour Plínio W. Prado, la vérité de ces réformes est dans l'extension de l'usage comptable du temps à l'Université. Au cours de l'entretien, nous en verrons les conséquences à l'endroit même du Principe d'Université.
Ce texte, en PDF libre sur le site des éditions Lignes, en appelle à la désobéissance civile car "la violation des droits fondamentaux se vérifie doublement dans le présent contexte de la « réforme » sur ladite « autonomie » des universités. Celle-ci ne s’attaque pas seulement au principe d’espace public, de discussion et de délibération à l’intérieur de l’Université, en le subordonnant aux finalités de la compétition économique et de l’impératif de rendement. Elle s’attaque à ce principe à l’échelle générale de la société aussi ― de l’ensemble des citoyens, de ladite opinion publique ―, en y organisant par tous les moyens le passage en force de sa réforme. Les décideurs ont opté de concert pour le verrouillage général de l’espace public, en choisissant de soustraire à la discussion, y compris par les moyens les plus ignobles, une réforme qui manifestement ne saurait résister à une confrontation publique d’arguments."

Deuxième rencontre : Mars 2009, le Centre Chorégraphique National de Tours donnait rendez-vous à la population pour une veillée de trois jours et trois nuits place de la liberté. Pendant trois jours et trois nuits, sous une yourte, dans un espace intime, se sont succédés librement veilleurs et témoins. Chacun invité à s'exprimer par le geste, le veilleur décide de son geste qui peut aller de la simple présence jusqu'à une danse. Puis le témoin prends la place du veilleur qui à son tour aura un témoin et ainsi de suite...
     Tout au long de cette veillée des corps, une autre veille avait lieu. Un espace d'échanges, de rencontres et de réflexions. Là, nous avons pu entendre l'intervention de Plínio Walder Prado, philosophe à l'université paris 8. A partir d'un extrait du Roseau Révolté de Nina Berberova, il met au jour l'existence d'un "no man's land". Un espace inconnu de tous et qui nous appartient sans réserve, que chacun abrite en soi à son insu et d'où il est possible de cultiver une existence secrète et libre échappant à tout contrôle.
L'art n'assume aucune fonction sociale, nous dira-t-il, il est infonctionnel, et l'artiste est celui qui cultive son "no man's land", à l'écoute de ce qui en lui, n'a pas encore été dit. Il est sans considération vis-à-vis du public et d'une quelconque mission de ses oeuvres. Le public ne préexiste pas l'œuvre, mais c'est l'œuvre qui façonne son public.
C'est cette intervention, et des extraits de l'échange avec le public qui l'ont succédé, que nous vous donnons à entendre.


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