Louis-Georges Tin


    Louis-Georges Tin, professeur de littérature, porte parole du CRAN, fondateur de l'observatoire de la vie hétérosexuelle, auteur du dictionnaire de l'homophobie (PUF). Il dirige la collection "sexe en tous genre" chez Autrement, dans laquelle est paru son dernier livre "L'invention de la culture hétérosexuelle".
  
    L'entretien portera sur ce livre, mais puisque les questions de genres et de sexualités renvoient toujours à un "ordre symbolique masculin, blanc, bourgeois, catholique" nous aborderons une thématique soulevée par le CRAN (l'affirmative action).
Le questionnement inaugural du livre porte sur une de ces évidences partagées, qui, à force d'être relayées tel un énoncé flottant, finissent par ne plus être l'objet d'un questionnement, d'un débat, mais en délimite l'espace, distribue les positions divergentes.
De quoi s'agit-il ? D'une question simple : "Pourquoi certains individus sont-ils plutôt attirés par les personnes du sexe opposé ?" Ou encore : "Pourquoi parlons-nous si peu de l'hétérosexualité ?"
Avec ce livre, la culture hétérosexuelle est invitée à s'expliquer sur la légitimité de sa domination. Elle se révèle référente que par un tour de force historique, par une lutte contre d'autres modes d'existences entre les êtres. Une lutte certes remportée, mais une lutte témoignant d'une non naturalité de la culture hétérosexuelle. Ce livre nous invite à faire la généalogie de cette culture, à reconnaître ceux et celles qu'elle a tu et qu'elle continue de taire, à revisiter son mythe fondateur, pour libérer la notion d'amour de son emprise afin qu'il soit à réinventer.
Enfin, ce livre nous permet de lancer un appel pour un devenir minoritaire de la culture hétérosexuelle, car si elle a remporté une victoire, son maintient en position de domination est une lutte perpétuelle, qui la conduira nécessairement à un épuisement aussi bien qu'à une mobilisation toujours plus violente de ses propres ressources.
Durée : 120 min


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