Bernard Stiegler


Philosophe, Bernard Stiegler est directeur du développement culturel au Centre Pompidou et directeur de séminaires au Collège International de Philosophie.
Dans le premier entretien, il revient pour nous sur le coeur de sa pensée, ce qui constitue pour lui "l'impensé" de l'histoire de la philosophie : la question de la technique comme participant de et à la constitution de l'homme. Il nous invite à un voyage au temps des présocratiques et des sophistes où, pour la première fois, la technique fut pensée comme potentiellement nuisible. Depuis la naissance de la métaphysique jusqu'au XVIIIe siècle, la technique a principalement été pensée comme illusion. Depuis la première révolution industrielle jusqu'à nous, une accélération techno-logique prodigieuse s'est opérée. Au XXe, la technique est devenue synonyme de destruction, et l'humanité semble face à une impasse. Puis le philosophe aborde le problème de la consommation devenue essentiellement souffrance. Le capitalisme est passé de la problématique de la "baisse tendancielle du taux de profit" à celle de l'adoption permanente de nouveaux objets de consommation. Ainsi le marché qu'exploite aujourd'hui le capitalisme est celui des consciences, par la captation de la libido vers les objets de consommation. Cet état de fait conduirait non seulement à un épuisement du désir, mais aussi à une destruction de ce que Stiegler nomme le narcissisme primordial.
Le second entretien à été réalisé à l'occasion de la venue de Bernard Stiegler à Blois lors pour les Rendez-vous de l'Histoire en octobre 2008.En introduction à cette émission, nous avons demandé à Bernard Cassen (journaliste, membre fondateur d'Attac et ancien directeur général du Monde Diplomatique), ainsi qu'à Bernard Stiegler, quelles étaient leurs analyses de la crise actuelle du capitalisme financier. Nous poursuivons l'entretien avec Bernard Stiegler en lui demandant s'il est possible selon lui qu'à moyen terme, l'art prenne le relais de la valeur Or comme valeur étalon. Ensuite, si la psychothérapie institutionnelle serait un modèle d'institution thérapeutique fonctionnant en milieu associé. Et, enfin, si une institution comme le Centre Pompidou est une institution thérapeutique - en ce qu'elle a en charge de cultiver la participation symbolique de chacun -, une telle approche de l'institution ne conduit-elle pas à sa dissolution telle que nous la connaissons aujourd'hui, pour laisser place à une "association d'amateurs" ?


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