La Fuite


la fuite (Marius Objet Temporel)

    Marius s’éveille : malade. Son corps suinte, sa mémoire échappe, ses idées fondent, ses poils se font la malle. La fuite, étrange maladie qui s’empare des corps et des esprits de la ville de Parici, est sur toutes les lèvres : les équipes du Professeur Neurosciences s’attaquent à ce nouveau syndrome et comptent bien lui faire la peau. Mais une voix sortie du placard dit à Marius de résister : de se mettre en marche. Marius s’engage alors dans une guerre pour l’existence, contre ce corps médical qui voudrait se substituer au sien. Dans cette lutte pour la vie, les idées de l’Adhésif, illuminé fondateur des l’Eglise des Adhérents de Parici, veulent à leur tour s’emparer de sa fuite. Il ne lui reste qu’une issue : écouter cette voix singulière qui sort du placard : la voix de l'Arpenteur Pédro Calcanéus.

      Marius, c’est une voix : la voix d’un corps en fuite. Ainsi, Marius, cherchant dans sa fuite à se trouver lui-même et à devenir, ainsi Marius se « monte » à partir d’un fonds constitué de textes (des citations de Nietzsche, Dostoïevski, Musil, Beckett, Simondon…), de discours (ceux du professeur Neurosciences et de l’Adhésif, celui d’un passé imaginaire avec Pédro Calcanéus…) et de sons (principalement l’œuvre de Fred Frith Step across the border, qui inspire et «joue» la création de part en part, mais aussi l’art sonore de Palix , par exemple).

      Le principe de la mise en scène est simple : étayer la voix de Marius et la mise en marche de son individuation. Marius est un flux tramé par d’autres flux, il est un montage, une cinémato-graphie : Marius est objet temporel. Précisons ici que le réalisateur de la fuite est adhérent de l'association Ars Industrialis et lecteur du philosophe Bernard Stiegler. Ainsi, certaines problématiques soulevées par ce dernier imprègnent le récit dans sa substance même.


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